Je suis né dans Tarbes, près du marché Brauhauban. On peut considérer que je suis un produit local, oui, mais sans référence particulière à l’histoire de Tarbes. J’ai fait mes études dans Tarbes, au collège Victor Hugo, et après je suis parti au lycée de Vic-en-Bigorre pour revenir au lycée Théophile Gautier.
Je pense que c’est plutôt à l’âge adulte que j’ai voulu, disons, compenser les manques que je ressentais ou les angoisses que j’éprouvais, parfois irrationnelles, pour m’exprimer autrement que par la parole. Et le dessin que j’ai toujours pratiqué, est devenu vraiment un moyen de communication, un moyen d’échanger sans être obligé de mettre des mots toujours trop précis sur des situations qui me dérangeaient.
Je n’ai pas été un petit enfant en bonne santé. J’ai eu un gros problème étant enfant. Mes parents ont pensé que j’étais perdu. Je dois le fait d’âtre là au premier antibiotique qui soit arrivé sur Tarbes. Et je crois que ça a conditionné toute une partie de mes rapports que j’ai eu avec mes parents, dans mon enfance. C’est-à-dire qu’on m’a un petit peu mis à l’écart de tout ce qui me faisait courir un risque : le sport, l’agitation. Et c’est peut-être ce coté-là qui m’a tourné vers une vie plus intérieure, plus intime, en particulier la peinture.
Dessiner ? J’ai toujours dessiné. Je me souviens quand j’étais gosse, je faisais même des sortes d’expositions sous le porche de la maison pour ma grand-mère qui avait la gentillesse de venir visiter l’exposition des dessins. Donc, ça a commencé assez tôt, mais de manière tout à fait inconsciente !
Ma mère faisait des aquarelles, qu’on a retrouvées un peu comme cela dans le fond familial. Mais non, c’est plus une aventure personnelle, disons une interrogation personnelle, qui m’a poussé vers la peinture. J’ai essayé de mettre en forme des manques que je ressentais ou des aspirations que je ne pouvais pas, peut-être, mettre en paroles. Je crois que longtemps la peinture m’a servi un petit peu d’analyse personnelle.
Interview sur Radio Présence (2012)